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Un Canadien à Aubervilliers : un projet brisé par la réalité locale d’Aubervilliers :

Un Canadien à Aubervilliers : un projet brisé par la réalité locale

Je suis un ressortissant canadien de 47 ans, passionné par la culture française depuis l’enfance, ce qui m’a conduit à m’installer en France en 2003 pour y exercer ma profession dans les métiers de l’image (montage vidéo, photographie).

En 2006, je suis arrivé à Aubervilliers avec un projet ambitieux : créer un lieu d’échange artistique et culturel en utilisant des matériaux écologiques. Mon intention était de contribuer au dynamisme local en attirant des professionnels de l’image dans la ville.

Mais dès mon installation, j’ai été confronté à une réalité bien différente. Mon projet a été qualifié de « spéculation immobilière » par la mairie, et ma vie dans cette ville s’est progressivement transformée en un combat quotidien contre des dysfonctionnements persistants, souvent inimaginables pour un Québécois fraîchement arrivé.


Un quotidien accablant

Aubervilliers, une ville limitrophe de Paris, souffre de nombreux problèmes qui minent la vie de ses habitants :

  • Insécurité et nuisances publiques : Dealers omniprésents, bruits nocturnes incessants, incivilités permanentes, et une voie publique largement laissée à l’abandon.
  • Gestion municipale défaillante : Des services publics peu réactifs face aux signalements, une saleté généralisée, des infractions aux normes (licences d’alcool, logements insalubres) souvent tolérées.
  • Isolement des citoyens : Les habitants qui tentent d’agir sont parfois décrédibilisés ou ignorés, et la pression pour « se taire » peut devenir oppressante.

Des efforts constants, mais épuisants

Depuis 2006, je n’ai eu d’autre choix que de consacrer mon énergie à signaler, dénoncer et lutter contre ces dysfonctionnements, en collaboration avec la police, la préfecture, et même les pompiers. Voici quelques exemples marquants :

  1. Voisinage problématique : J’ai dû signaler des ateliers clandestins, des logements insalubres, des nuisances sonores, et faire face à des menaces, des agressions, et même une blessure ayant entraîné 10 jours d’ITT.
  2. Espaces publics envahis : Les barbecues sauvages, le stationnement anarchique, et les dealers m’obligent à rester constamment vigilant. J’ai dû intervenir à plusieurs reprises, parfois en me mettant moi-même en danger.
  3. Laxisme institutionnel : Malgré de nombreux signalements à la mairie et aux services compétents, les problèmes perdurent. Par exemple, un promoteur a pu construire des logements sociaux sans isolation phonique ni permis valide, ce qui a causé l’effondrement de notre toiture et deux ans de galère pour la réparer.

Un constat alarmant

Aubervilliers pourrait être une ville à fort potentiel grâce à sa proximité avec Paris, mais elle semble enfermée dans un cercle vicieux d’inertie et de laxisme. Pourquoi une telle concentration de problèmes ? Pourquoi les initiatives locales ne sont-elles pas soutenues ? Pourquoi les services municipaux semblent-ils souvent inefficaces ?

Ce qui choque le plus, c’est la comparaison avec des villes voisines comme Pantin, où la gestion des espaces publics et des problématiques sociales paraît bien plus structurée. À Aubervilliers, tout semble avancer à la vitesse d’une limace, malgré l’urgence des situations.


Un appel à l’action

Malgré tout, je reste convaincu que la situation peut évoluer. Mais cela nécessitera une véritable prise de conscience et un engagement concret des autorités locales pour :

  • Renforcer la sécurité : En dotant les forces de l’ordre des moyens nécessaires pour agir efficacement.
  • Réhabiliter les espaces publics : Propreté, respect des normes, et lutte contre l’occupation illégale des espaces.
  • Soutenir les initiatives citoyennes : Encourager les projets qui apportent une dynamique positive à la ville.

En partageant mon histoire, je souhaite alerter sur une réalité qui ne doit pas être ignorée. Aubervilliers mérite mieux, et ses habitants aussi.

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